Œuvres

Soupçons, Haïkus, 2000, Savinien Orel, Éditions du Vers solidaire.
Le 14 juillet 2000, Savinien Orel révèle au monde ses haïkus, de petites perles de nature et de sagesse à savourer sur la langue et caresser de tous ses sens...
Ombre des mosquées...
Lune et croissant se rallument !
Petit déjeuner.
L’âme bâille, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
Chant du papillon ;
Carnaval des vers luisants :
Le printemps la nuit.
Le concert des couleurs, in Soupçons, 2000, Savinien Orel
Silhouette d’un chat ;
Le clin d’œil d’une fenêtre ;
La Lune sourit...
Noctambules, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
Entre deux silences,
Feu d’artifice de rires,
Et puis le silence.
Récréations, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
Les yeux au carreau ;
Cacophonie des flocons :
C’est le cœur qui bat !
Désir de valse, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
Le gouffre intérieur ;
Tomber, tomber dans ses bras —
Tout au bord des lèvres.
L’âme hourd, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
La nuit infinie ;
Sans cesse un astre s'allume :
Chaque jour apprendre.
Digues bang, in Soupçons, 2000, Savinien Orel.
Le bourgeon éclot,
Feuille rousse qui s'envole —
Du temps en flocons.
Tic-Trac, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Tomber dans un trou
Sous le sourire des brutes ;
Mais se relever.
Vic'team, Soupçons, in Savinien Orel, 2020.
Caresse du vent ;
Deux beaux saphirs dans la nuit —
Velours redoutable
Entrechats, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Quand tombent les feuilles,
Je tombe un peu avec elles.
Sablier qui danse.
Corps et graphies mortelles, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Répandre de l'ancre
Pour s'accrocher à la toile :
Vertige du vide !
Vie d'écran, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
C'est l'heure des cadeaux ;
On s'enguirlande, on a les boules —
Ça sent le sapin...
L'esprit de Noël, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
À peine une envie —
Attendre, attendre et attendre ! —
Ton regard éclot.
Nouvelle essence, in Soupçons, Savinien Orel, 2020
Cinq doigts dans un poing.
Soudain, c'est l'idée majeure —
La peur à l'index.
Un poing c'est tout, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Des mots en pâture ;
L'écran qui retient son souffle ;
Solitude amère...
Clavardâge, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Frisson de soleil :
Chevauchons les papillons !
Bourgeons impatients...
Bouillons de printemps, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Deux peaux à tâtons
Tous les secrets de nos souffles
Tellurique émoi
Nuit à giter, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Le sang va couler...
Valse des sourires blancs :
De la veine en plus !
Du cœur à l'ouvrage, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Souffle qui s'essouffle,
Le temps file en araignée
Son piège hémophile.
Les toiles filantes, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Curseur implacable :
Clignotement des possibles —
Juste oser écrire !
Nuit blanche, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
L'angoisse du vide :
Tout fait sang et haine et mort —
Mais des enfants rient !
Des espoirs, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Paradis perdu ?
On a chuté ? C'est très bien !
Loin des barreaux d'or !
Il était une foi, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Tenter, intriguer,
S'efforcer d'intéresser —
Sacrifices vains.
En saigner, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.
Tuons les enfants :
Fermons toutes leurs écoles —
Avenirs trahis.
Fin de récré, in Soupçons, de Savinien Orel, 2020.
Nuit et brouillard,
Incendie dans tout ce noir —
Magot au tombeau...
Sévice du vain, in Soupçons, Savinien Orel, 2020.

Seuils d'écume, 1987, Savinien Orel, Éditions du Vers solidaire.
Le 14 juillet 1987, Savinien Orel offre au monde quelques-uns de ses textes les plus engagés...
Moi,
Perdu,
Au milieu
De l’océan.
Que fais-je donc là ?
Vois le vent qui se lève !
Qui annonce la tempête !
Déjà les vagues de partout
Arrivent tels de grands murs d’ eau
Pour m’écraser enfin avec violence
Sur le pont du navire qui craque et qui vire,
Qui s’enfonce et s’échappe et s’essouffle et se rend,
Qui coule à présent chaque instant un peu plus
Sous les terribles assauts de la mer
Qui se déchaîne telle un dément,
Qui semble avoir juré ma perte.
Je me tiens fort aux débris.
Je sais bien qu’il vaincra,
Qu’il aura ma peau.
Et qu’à la fin,
Je serai
Perdu,
Mort.
Le Losange de mer, in Seuils d'écume, 1987, Savinien Orel, Éditions du Vers solidaire.

Des mapas et des pamans, 1969, Savinien Orel, Éditions du Vers solidaire.
Le 14 juillet 1969, Savinien Orel retombe en enfance et célèbre la parentalité par la voix de son enfant intérieur...
Là
Quand je me lève au matin,
Quand je me perds en chemin,
Quand j’ai besoin de ta main,
Tu es là.
Quand mon cœur tourne à l’orage,
Quand mes yeux pleurent et naufragent,
Quand ma tête s’ennuage,
Tu es là.
Quand mes rires rebondissent,
Quand ma vie feu d’artifice,
Quand mon cœur cherche un complice,
Tu es là.
Ta joie éclaire ma nuit,
Tes yeux étoilent ma vie :
Aujourd’hui, je te le dis,
Moi, je t’aime à l’infini !
Tu es là, in Des mapas et des pamans, 1969, Éditions du Vers solidaire.
Je t’aime !
Je t’aime tout l’été,
Dans les champs et les prés,
À la plage, en forêt,
Même sur les glaciers !
Je t’aime aussi l’automne,
Quand le couchant s’étonne
De s’effeuiller au vent
Qui souffle doucement !
Je t’aime tout l’hiver,
Au chaud tout contre toi,
Devant une théière
Et un bon feu de bois !
Je t’aime le printemps,
Quand un carnaval fou
De beaux oiseaux chantants
Sème des fleurs partout !
Je t’aime tout le temps,
Je t’aime aussi partout,
Je t’aime pour longtemps,
Je t’aime un point c’est tout !
Je t'aime !, in Des mapas et des pamans, 1969, Éditions du Vers solidaire.